VÉRONIQUE ESKENAZI
Cagnes-sur-mer

Troubles de l'attachement

Comment se manifestent les troubles de l'attachement ?

Les troubles de l'attachement ou dépendance affective, se manifestent donc par une dépendance à l'autre plus ou moins grande ou par réaction, par un évitement des relations intimes afin d' échapper illusoirement à cette dépendance .

On repère chez ces personnes, la peur du rejet, des sentiments dépressifs, un manque d’affirmation de soi, la peur du conflit, un sentiment de vide, la hantise de la solitude. Elles ont du mal à créer une relation d’intimité épanouissante. La peur de l'abandon est omniprésente ( par exemple à travers une jalousie excessive)

Bien que la personne aspire à une relation d’amour équilibrée, elle se trouve attirée par des partenaires auprès desquels(le)s elle va revivre des attachements semblables à ceux de l' enfance, ou aura du mal à s’engager.

Les relations avec les autres sont marquées par un important besoin de reconnaissance, de valorisation, parfois par de la jalousie, une hypersensibilité à l’abandon, aux critiques, à l’échec.

Origine des troubles de l'attachement

Le trouble de l'attachement, appelé aussi dépendance affective,trouve son origine dans l'enfance. L’attachement se définit comme lien que le nourrisson crée avec sa mère ( la plupart du temps) dès le début de sa vie grâce aux soins, au nourrissage et à l'amour et l'affection dont il est investi. Il va trouver en ce lien une « base de sécurité » . La qualité de l’attachement à la mère conditionne son sentiment de sécurité, sa sociabilité, sa confiance en soi.

A contrario, des failles dans ce lien génèrent des angoisses de séparation ou d’abandon ainsi que divers troubles psychologiques. La forme extrême de ce phénomène a été observée et décrite par Spitz à partir de bébés orphelins hospitalisés après la guerre. Ces bébés, nourris et soignés, mais en manque de contacts physiques affectueux, dépérissent, deviennent inertes, apathiques, sans élan vital, et certains même meurent.

Il y a plusieurs raisons pour que le lien avec la mère n’ait pas pu se tisser, ou pas suffisamment : abandon de l’enfant à la naissance, séparation involontaire (couveuse, hospitalisation de la mère ou du bébé…), décès d’un parent, carence affective, dépression maternelle, deuil maternel, rejet…

A l'inverse, une mère trop fusionnelle, souffrant elle-même d’une angoisse d’abandon, ou surinvestissant narcissiquement son enfant au détriment de la relation père- enfant ou de sa relation de couple, n'apprendra pas à son enfant à se séparer et celui-ci développera les mêmes troubles qu'un enfant en carence affective 

La théorie de l’attachement : Bowlby et Ainsworth

La manière dont la figure d’attachement va répondre aux demandes de l’enfant (pleurs) sera donc déterminante pour le développement psychique et social de l’enfant puisqu’elle va guider le développement de schèmes d’attachement de l’enfant essentiels pour son futur relationnel. Si l’enfant reçoit une réponse positive à ses demandes c’est qu’il existe et donc qu’il est important. Cette individualisation pourra lui permettre d’évoluer et de développer des relations familiales et sociales positives. De manière générale, l’enfant va s’attacher aux adultes qui vont se montrer sensibles et attentionnés avec lui/elle.(...)

Au cours des années 1960 et 1970, la psychologue du développement Mary Ainsworth étoffera la théorie de l’attachement de Bowlby en y ajoutant la notion d’attachement «sécure» ou «insécure». C’est à partir de ses observations sur le terrain que Mary Ainsworth identifiera différents types d’attachements: les attachements sécures, les attachements anxieux-évitants (insécure), les attachements anxieux-ambivalents ou résistants (insécure) et les attachements désorganisés (insécure). C’est la qualité des soins reçus par l’enfant dans sa toute petite enfance (réponse aux pleurs) qui déterminera le type d’attachement développé par l’enfant.

Différents comportements

On peut observer des comportements caractéristiques chez l’enfant en fonction de la nature de l’attachement

Attachement sécure

La figure d’attachement répond de manière appropriée, rapide et cohérente aux demandes de l’enfant. La figure d’attachement devient une base de sécurité pour l’enfant qui en recherchera la proximité en cas de séparation et sera rassuré·e par son retour, sa présence. L’enfant sécure pourra explorer le monde et développer pleinement ses capacités.

Attachement évitant

La figure d’attachement ne répond peu ou pas aux demandes de l’enfant et valorise une indépendance exacerbée de l’enfant. La conséquence de cette réponse détachée est un manque d’échange affectif et une introversion des émotions chez l’enfant. Il est insécure. Non entendu, non rassuré, l’enfant ne manifestera pas de signes de détresse en cas de séparation et pas de signes d’apaisement lors du retour de sa figure d’attachement.

Attachement anxieux

ou ambivalent ou résistant

la figure d’attachement offre une réponse incohérente et instable aux demandes de l’enfant. L’enfant est alors perdu et insécure. Il ne pourra pas utiliser sa figure d’attachement comme base de sécurité. Il manifestera un grand stress lors de séparations et cherchera un contact permanent avec sa figure d’attachement. Jamais rassuré par cette dernière, l’enfant vivra perpétuellement dans la crainte de perdre son amour.

Attachement désorganisé

la figure d’attachement a une attitude figée, en retrait, négative et parfois violente face à l’enfant. En réponse à cette attitude, l’enfant va craindre sa figure d’attachement et parfois adopter une attitude similaire à cette dernière en lui manifestant de la violence. L’enfant est insécure. Ce type d’attachement apparait essentiellement en cas de violence conjugale, de maltraitance, d’abus…

Comment la psychothérapie peut-elle aider à s'attacher en sécurité ?

Le patient va pouvoir identifier le type d'attachement qui est le sien, analyser ses relations premières et conscientiser ses schémas relationnels répétitifs.

Le dispositif thérapeutique permet l'installation d'un sentiment de sécurité qui va peu à peu s’intérioriser .

Le patient va pouvoir construire de nouvelles relations sur de nouvelles bases, plus sereines et secures.

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Par Psychologue.net