Qu'est-ce que c'est ?
L'alimentation assure une triple fonction : biologique, hédonique, symbolique (relationnel, psychologique et culturel).
La fréquence des troubles du comportement alimentaire (les TCA) augmente dans nos sociétés. Ils peuvent induire des altérations de l’état nutritionnel parfois sévères : dénutrition dans l’anorexie mentale et carences dans la boulimie, surpoids, obésité et leurs complications en cas de compulsions alimentaires . Leur traitement implique une prise en charge, nutritionnelle (médicale) et psychologique.
Les pathologies du comportement alimentaire sont plus fréquentes chez les adolescentes et jeunes femmes . La société (via surtout les réseaux sociaux) assignent la femme à une image de minceur. C'est souvent à la suite d'un régime alimentaire restrictif que le trouble alimentaire s'installe. La perte de poids devient ne obsession, et de ce fait, le contrôle sur le corps.
Cependant la cause originelle est ailleurs. Ces jeunes filles se trouvent grosses, même si elles sont très minces et veulent maigrir à tout prix ou ne pas grossir. Elles souffrent de dysmorphophobie ou fausse image de leur corps et donc d’elles-mêmes.
L’anorexie mentale est définie par un poids insuffisant, par l’arrêt des règles, par une crainte de grossir ou de reprendre du poids et puis surtout un trouble de l’image corporelle : la jeune fille étant très maigre se voit (très) grosse.
Le déni de la maladie est un symptôme de l’anorexie. Contrairement à la boulimie, il n’y a pas de sentiment de culpabilité. L’anorexie renforce , rend tout puissant notamment chez les jeunes filles qui avaient du mal à trouver une identité, ou une place . La maladie devient une identité ? presque une philosophie parfois.
L'anorexie nécessite souvent une prise en charge hospitalière.
La boulimie est accompagnée ou pas de vomissements. Elle se définit comme l’ingestion rapide
et massive de grandes quantités d’aliments jusqu’à l’écœurement, jusqu’au malaise, suivie de culpabilité. Ces crises viennent soulager un état de tension interne qui est ingérable pour la personne. La plupart des boulimiques ont un poids normal car elles adoptent des stratégies de compensation qui peuvent être des vomissements, l'utilisation de laxatifs, de diurétiques, une activité physique excessive ou l’alternance de crises de boulimie avec des phases de restriction alimentaire, de jeûne, pendant plusieurs jours.
La boulimie est vécue comme quelque chose d’humiliant et de dégradant.
Par définition, les compulsions et les grignotages sont des prises alimentaires entre les repas... et puis il y a le « night eating syndrome » - prises alimentaires nocturnes. Ce sont des gens qui se lèvent la nuit pour manger sur un mode compulsif.
Elle correspond à une augmentation des apports caloriques au moment des repas. Elle peut être liée à une augmentation de la faim ou de l’appétit, à un recul du rassasiement ou à l’absence de satiété.
La restriction dite aussi conduites restrictives obsessionnelles se définit comme “la tendance à limiter volontairement son alimentation dans le but de perdre du poids ou de ne pas en prendre”. C’est une contrainte exercée de manière prolongée sur le comportement alimentaire. C’est un choix délibéré. Les modalités en sont variables : sauter un repas, jeûner, repas basses calories, etc.
Bien d’autres symptômes peuvent être rencontrés : intérêts pour l’alimentation, vol, stockage, camouflage d’aliments, mâchonnement interminable, régurgitation (mérycisme), conduites d’évitement des repas, etc.
Les troubles du comportement alimentaire sont fréquents, en particulier chez les adolescents. Les TCA sont souvent “cachés”, plus souvent mal identifiés que vraiment “déniés” par les malades. Une fois détectés, il s'agit d'orienter le patient vers des consultations spécialisées de nutrition , de psychiatrie et vers une psychothérapie..
Dans tous les cas, ces troubles expriment et masquent une souffrance inconsciente chez ces personnes qu'il faut déterminer et apaiser, ce que propose la psychothérapie. Il y a dans leur histoire de vie , leurs relations d'enfance, des causes qu'il s'agit d'aller rechercher en psychothérapie, pour les aider à retrouver une relation normale à la nourriture et à elles-mêmes.